Le mystère de la chambre jaune ... à Saint AMAND

Publié le par Jean-Michel

Meurtre à huis clos à l'unité psychiatrique de Saint-Amand

 

Personne n'est entré. Personne n'est sorti. Pourtant, mercredi matin, le personnel soignant de l'unité psychiatrique de Saint-Amand-les-Eaux a trouvé le corps inanimé d'une dame de 74 ans. L'autopsie conclut qu'elle a probablement été étranglée dans son lit avec un bas. Vingt-trois patients ont déjà été interrogés.

 

La victime, une dame née en 1934 et originaire de la région Nord - Picardie, était issue d'un milieu modeste. Elle avait été transférée d'une maison de retraite à l'unité psychiatrique de Saint-Amand quatre semaines plus tôt. Dans sa chambre, où son corps a été retrouvé sur le lit, les policiers ont noté peu d'effets personnels. Seulement des vêtements pour le jour et un petit ours en peluche. La septuagénaire s'était habituée au strict minimum sa tutrice s'occupait pour elle de l'essentiel.

Deux rondes la nuit

Depuis son internement, la vieille dame au passé dépressif n'avait plus essayé de mettre fin à ses jours. «  Ceci écarterait la thèse du suicide, a expliqué le procureur Vincent Lesclous. D'autant qu'il est peu probable qu'elle ait eu la force de serrer seule le bas et de maintenir la pression jusqu'à l'asphyxie. » Apparemment, la victime était appréciée dans l'unité. Les infirmiers, qui ont découvert son corps mercredi à 8 heures, ont d'ailleurs été particulièrement choqués, comme les vingt-huit autres patients de l'unité. L'ambiance ne se serait pas améliorée ces derniers jours puisque les soupçons se portentsur une personne interne à l'établissement. Aucune trace d'effraction n'a été relevée et le procureur de Valenciennes en est certain : «  Les fenêtres sont condamnées depuis longtemps pour éviter les évasions et les tentatives de suicide la seule porte d'accès était verrouillée. » Les portes des chambres étaient en revanche ouvertes et tout le monde s'accorde à dire qu'il n'était pas rare de voir certains patients déambuler pendant la nuit pour aller fumer ou rendre de petites visites aux voisins. Aucune agression, aucun problème n'avaient cependant été dénoncés et «  la routine », pour reprendre le mot d'un patient, s'était installée. Les trois employés, qui ont effectué deux rondes la nuit du présupposé meurtre, n'ont rien entendu d'anormal.

Hier matin, les policiers ont interrogé les patients «  qui pouvaient l'être ». Ils attendent beaucoup des prélèvements effectués dans la chambre pour trouver une piste car la scène du crime a été bousculée par les soignants. En voulant ranimer la dame, décédée pourtant depuis plusieurs heures, ils ont retiré le bas de son cou et il est à présent impossible de démêler les éléments relevant de cette panique ou du présupposé meurtre. Par ailleurs, «  aucune trace certaine de violence sexuelle » n'a été relevée. •

 

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