Braderie de Lille : il est ici, l'esprit ch'ti !

Publié le par Jean-Michel

La braderie de Lille a débuté hier et se poursuit jusqu'à ce soir. On craignait la météo, mais c'est une panne de métro qui a perturbé la première journée. En revanche, c'est bien la pluie qui gâche la fête ce dimanche. De son côté, l'effet « Ch'tis » n'a pas gonflé les chiffres de fréquentation... même s'il hantait de nombreux esprits.

 

Finalement, ça n'est pas le ciel qui a trahi la Braderie. On redoutait d'être mouillé mais le soleil s'est montré bienveillant, se contentant de valser avec des nuages au final plus menaçants que redoutables. Même le vent annoncé s'est montré rafraîchissant sans être envahissant.

C'est plutôt du sous-sol qu'a surgi l'élément perturbateur de ce premier jour de bric-à-brac. Une gigantesque panne qui a paralysé la ligne 1 du métro pendant plusieurs heures, en fin d'après-midi, au désespoir de milliers de voyageurs.

Pour les autres, les affaires continuaient, dans une ambiance oscillant, selon les heures, selon les secteurs, selon la faune environnante, entre la douce nonchalance et la salvatrice poussée de fièvre. Une déception : le boulevard de la Liberté, artère centrale qui devait en grande partie être rendue aux particuliers et aux brocanteurs mais qui était toujours peuplée de vendeurs de pulls, bonbons et bricoles de marché.



Côté porte-monnaie ? « On sent que les gens font attention et sont plus difficiles  », se plaint un commerçant, du côté de l'hôtel de ville. Pourtant, la foule est là pour une édition 2008 s'inscrivant dans le sillage du phénoménal succès de Bienvenue chez les Ch'tis . Les Français allaient-ils venir en masse découvrir la capitale des Flandres à l'occasion de la Braderie ? « On n'a pas spécialement plus de demandes cette année que les années précédentes, assure Mélanie, à l'office de tourisme. Et personne ne nous a parlé de Dany Boon. » Peut-être, mais les « boîtes à hein ! » disponibles pour 4 euros, notamment sur les multiples stands Voix du Nord, trouvent de nombreux acquéreurs. « Ce matin, on a même vu une habitante de Mandelieu, sur la Côte d'Azur, qui nous a affirmé être venue parce qu'elle avait voulu découvrir la population du Nord, après le film de Dany Boon », raconte Philippe. Sur un autre stand, Fanny a déjà vendu une centaine de ces fameuses boîtes à meuh qui font « Hein ! ». Une dame est intéressée : « Et sur le gilet, là, il y a aussi écrit "cht'ti" ? » Réponse : « Euh, non madame. Ça, c'est un gilet de sécurité jaune pour mettre dans l'auto. »

Bref, l'effet « Ch'tis », à défaut de se traduire par une hausse de fréquentation de toute façon invérifiable, était dans de nombreux esprits. On n'est pas venu à Lille grâce à Dany... mais puisqu'on y est, profitons du folklore. Sur l'avenue du Peuple-Belge, la Valenciennoise Christine, vendeuse de bibelots de brocante, confirme. L'affiche en patois qu'elle exhibe sur son stand (« Ichi, y'a toudis moyen d's'inringer etc. ») est prise en photo par de nombreux badauds. Plus loin, la friterie Momo du film cartonne. Les produits dérivés s'arrachent. Le maroilles fait des émules. Tiens ? Sur l'esplanade, nous tombons sur des (pas très raffinées) peluches en forme de « biloutes du Ch'ti », à 3 euros. On ne vous fait pas de dessin. Le côté obscur de l'effet « Ch'tis » sans doute. •

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